mardi 21 décembre 2010

Pour être heureux, sois-le.

La conseillère familiale me l'avait bien dit. Ce petit bout de vie, même mort, il restera à l'intérieur de moi et s'incarnera dans le reste de mon existence. C'est bien vrai. Y'a eu un avant et un après l'hôpital. Je vois la vie différemment. Plus simplement, plus joliment. Par exemple, dans le train. Avant je regardais par la fenêtre en maudissant ma vie et ce monde de merde et le capitalisme et Sarkozy et mes cheveux abimés. Maintenant, je regarde par la fenêtre en bénissant la vie de me rendre heureuse malgré ce monde de merde et le capitalisme et Sarkozy et mes cheveux abimés. J'ai l'impression de voir que le positif dans toute chose, que rien ne peut nous empêcher de sourire quand on en a envie. Je suis comme portée par quelque chose de beau, de sain, de simple. Je suis apaisée. Évidemment que j'y pense toujours, évidemment que ça me fait toujours pleurer. Mais y'a un truc en plus, qui ressemble à de l'espoir. Je me dis que les gens ne sont pas tous cons, qu'on peut changer les choses et qu'on peut vivre comme on le souhaite. Ca fait vraiment bizarre tout cet élan de positivité, j'ai peur que ça s'arrête du jour au lendemain. Je comprends pas trop ce qui se passe, ni pourquoi ça se passe. Mais je vais bien. Et même si rien n'est jamais comme on le souhaiterait vraiment, j'aurais au moins appris que c'est à moi seule de cultiver mon petit jardin.

mardi 14 décembre 2010

Un peu de musique.

Et puis elle était là. Mille ans d'attente pour enfin rencontrer Dieu. Les cheveux couleur absinthe et les vêtements oubliés, le regard noyé dans l'océan qui glace le coeur. Elle était là, mais elle était déjà partie. Loin dans l'avenir, elle s'était perdue entre les nuages, les falaises et les migrations. Alors il ferma les yeux. Et plus rien ne fut jamais comme avant. Le soleil consumait les âmes encore plus vite, la pluie remplaçait les larmes. Et ils se nourrissaient d'eux-mêmes, de lacs perdus dans les collines, de poèmes imaginaires. Le passé s'enfuit, l'avenir se mêle au présent et plus rien n'a d'importance. C'est une vague que rien n'arrête, une grotte en plein désert, un igloo sous la mer. Les fantômes s'y plaisent, flânent sur le port et repartent vers d'autres paysages. Rien n'avance mais tout progresse, rien ne bouge mais tout évolue. On la conjugue au plus-que-parfait. Leurs prières font échos à celles du monde, et la terre tourne et danse et vole. Rien ne peut les atteindre, la souffrance est morte, agonisant près des étoiles qui filent à l'autre bout de la vie. Le rideau se ferme, la nuit s'éveille et son drap de ténèbres emmitoufle les corps. Le vide renait de ses cendres et emplit le jour de désir, de beauté et de parfum. Tout est là mais plus rien n'existe, plus rien ne peut exister puisqu'ils sont tous les deux.

lundi 13 décembre 2010

En plus, j'ai la carte ImaginR.

Y'a un moment, tu sens que c'est vital. Que tu dois faire quelque chose, que ça peut plus continuer comme ça. Tu sens qu'il faut que ça change, que sinon tu vas droit dans le mur. Je le sens. Je peux pas rester ici. Pas dans cet appart qui pue la clope, le passé et la télé. J'ai besoin de partir. A l'autre bout du monde ou dans l'immeuble d'en face, je m'en fous. Il faut pas que je commate ici, à attendre qu'on s'entretue, à la voir moisir seule sur son canapé en essayant de trouver un foutu stage pour ma sœur. Je dois prendre mes distances, faire ce que je veux vraiment, me sentir un peu plus libre et beaucoup plus indépendante. Et tout ça c'est pas parce que je déprime, mais parce que justement, j'y crois. Je crois en moi, en mes proches et surtout en l'amour, je sais que je peux faire quelque chose de ma vie. Je pars pas à la conquête de l'Amérique mais de moi-même, de ce que je veux vraiment devenir. Aussi humblement et naïvement soit-il. Faut que je grandisse, que je mûrisse, que j'apprenne, que je vive un peu plus. Je n'ai plus peur, il me faut juste de l'air, un bulle, une chambre loin d'elles. Je veux pas leur faire de mal, au contraire, je pense que c'est mieux pour nous trois. Que ce soit toute seule, dans une auberge espagnole (avec Romain Duris!), dans un squat à Berlin ou dans une chambre de bonne à Paris, das ist mir scheißegal. Ceci est donc une demande d'asile politique (moi, exagérer?). J'ai pas d'argent et j'aimerais éviter la prostitution aussi longtemps que possible alors je pourrais préparer de succulentes pâtes au fromage rappé Lidl à mon sauveur! (Ou ma sauveuse, mais j'avoue que je préfèrerais être sauvée par un beau et gentil jeune homme)

jeudi 9 décembre 2010

Demain, je chante sous la douche.

Je suis confiante. Totalement perdue mais confiante. Amoureuse, rêveuse et un peu défoncée. Mais surtout amoureuse. Je crois que c'est ce qui me sauvera toujours. Comme l'a écrit une célèbre journaliste du magazine féminin hebdomadaire ELLE que je lis avidement chaque week-end, tout change constamment dans la vie d'une jeune femme de 20 ans (OUI je sais j'en ai que 18...) : appart, amis, boulot, fac, coupe de cheveux... Y'a qu'un truc qui reste dans son quotidien et dans son cœur, c'est son copain (OUI d'accord, pour celles qui en ont un). Et ben moi, mon copain, c'est un peu comme mon cochon d'Inde. Même si y'a des italiens sexy et des jeunes barbus stylés, même si on voit l'avenir différemment, même si il aime pas trop Saez, je sais qu'il est là. Il ne se fait pas toujours assez remarquer, mais il partage d'une certaine façon toute ma vie. Quand tout va bien c'est grâce à lui, quand rien ne va plus il arrive à me faire sourire. Et je m'énerve toute seule, parce que je parle encore de lui pendant des milliards de lignes et que vous devez en avoir marre (vous, les 2.6 lecteurs réguliers de ce machin) que je vous raconte ma vie sentimentale parfaite et que trois jours après je vous prévienne avec tact et poésie que je compte bien me tirer une balle. Mais c'est pas grave, moi j'aime bien le froid parce que ça m'habitue à Berlin, alors le reste je m'en fous.