dimanche 17 octobre 2010

Toutes les plus belles choses au monde ne valent pas ta bouche.

J'aimerais apprendre à dessiner pour expliquer ce que je ressens autrement qu'avec des mots. Les mots c'est beau, mais compliqué à utiliser. Je voudrais la plus belle des images pour lui faire comprendre à quel point je l'aime. Un truc entre Tim Burton, Mark Ryden et Nicoletta Ceccoli. Quelque chose de sombre et de magnifique, d'enivrant et de mystérieux. A la Gainsbourg. Un peu comme AaRON, Saez et Alex Beaupain. Un dessin qui lui ressemble, simplement beau et merveilleusement complexe. Des traits fins, presque invisibles, avec des couleurs qui n'existent que dans les rêves. Un peu triste, un peu glauque, et très apaisant. Avec des pastels, de l'aquarelle, du citron. Un peu de violon, une voix qui disparait. Un regard sur une page blanche. Je voudrais que les gens en aient peur mais ne puissent s'empêcher de le regarder. Une éclipse, une aurore boréale. Il me faudrait un dessin aussi beau que l'amour, aussi beau que lui, aussi beau que le bien qu'il m'apporte. Qui vous donne envie de prendre le premier train pour l'ailleurs et d'allumer une cigarette. J'aimerais un dessin infaisable et incroyablement vrai. Un dessin qui ressemble à la vie, mais en plus poétique, en plus Amélie Nothomb. Un tatouage sur le coeur.

dimanche 3 octobre 2010

Endless song ?

C'est pas moi qui l'ai voulu. Je n'ai rien choisi du tout. J'ai fais semblant de choisir. J'ai écouté les avis des autres, j'ai fais ce qu'ils voulaient que je fasse. Même si c'est peut-être mieux comme ça, cette décision ne vient pas de moi. Elle vient de la société, de tous ces individus qui ne se connaissent pas mais qui font tous la même chose. J'aurais aimé être différente, et avoir la force d'assumer ce que je voulais vraiment. J'aurais voulu me battre pour mes choix, les expliquer et vivre avec. Mais j'ai fuit. J'ai mentis à tout le monde, au médecin, à la psy, à l'hypothétique futur père. Je n'ai jamais subi d'Interruption Volontaire de Grossesse. C'était tout sauf volontaire. Alors oui j'ai signé les papiers, oui j'ai pris ces foutus médicaments, oui j'ai crié à qui voulait m'entendre que ce serait "mieux comme ça". Mais ça ne voulait rien dire. Personne n'a cherché à comprendre, c'était plus simple pour tout le monde. Pourquoi se faire chier avec un bébé quand on sait ce que Simone Veil a fait pour nous? C'est vrai que c'est facile de signer les papiers d'admission à l'hôpital et de rester allongé toute la journée. Ce qui l'est moins, c'est de rentrer à la maison comme si tout allait bien, comme si tout était fini. Mais comment je vais pouvoir passer à autre chose? Je vais regretter toute ma vie. J'aurais dû leur dire, ou du moins leur faire comprendre. C'est trop tard. J'ai été trop conne. Je ne m'en remettrai jamais. Faites-moi la même chose, bouchez-moi les voies respiratoires avec des comprimés à la con. Laissez-moi remonter le temps, je vais tout arranger. J'aurais pu le faire, j'aurais dû. C'est comme croiser la plus belle personne au monde dans la rue, et ne pas lui demander son numéro. C'est comme entendre le bonheur sonner à la porte et lui dire d'aller se faire foutre. Il est parti loin le bonheur, et ne repassera pas de si tôt. Et le pire c'est que je suis la seule responsable, je n'ai que mes yeux pour pleurer, mon esprit pour me morfondre et mon corps pour me haïr. C'est un homicide involontaire, personne ne va m'incarcérer. Je vais juste avoir ce meurtre sur la conscience pendant le reste de ma vie. Et le rêve d'une vie manquée.