vendredi 11 décembre 2009

Paris 3, me voilà?

Y'a un an à peine, le bac était encore quelque chose d'abstrait. De très abstrait. Et là, dans très très peu de temps, admissionspostbac deviendra notre pire ennemi. Est-ce que j'y arriverai? Est-ce que c'est vraiment ce que je veux? Plus personne ne sait plus rien. On ne fait que douter, comme si tout se jouait maintenant. Pourtant, y'en a des millions d'autres qui y sont passés avant nous, qui ont réussi ou pas, mais qui y sont passés. Qui ont 'subi' ces putains d'épreuves, et qui maintenant ont des petites vies bien rangées. Quoiqu'on choisisse, qu'on échoue ou pas, on sait ce qui nous attend. Dans 10 ans on sera tous cloitrés dans des pavillons de banlieue, ou des apparts pour les moins chanceux. On aura tous les mêmes voitures, nos gosses iront dans les mêmes écoles, nos chiens chez les mêmes vétos. On se retrouvera sur copainsdavant, et on se mentira tous en disant qu'on a des vies trop géniales, trop intéressantes. Seulement moi, quand on se reverra, j'ai pas envie de vous mentir. J'ai envie de vous dire que j'ai pas de chien, pas de maison, pas de crédit sur mille ans, pas de mari, pas de farandolle de bambins, et surtout, surtout, pas de voiture. Ou alors une toute toute petite. Une rikiki, juste pour quand je paumerai mon Pass Navigo. J'veux pas qu'on m'oblige à devenir quelqu'un que je ne veux pas être, j'veux pas qu'on me force à faire des études, et à partir au Maroc au mois d'août. Mais c'est dur, de se laisser le choix. On est bien contents nous, d'écouter les conneries que nous disent nos parents. On est bien contents de voter comme papa maman, et de foutre le monde en l'air, sans en avoir conscience. C'est dur de trouver sa route. Je veux dire, celle qui polluera le moins.