mardi 14 décembre 2010

Un peu de musique.

Et puis elle était là. Mille ans d'attente pour enfin rencontrer Dieu. Les cheveux couleur absinthe et les vêtements oubliés, le regard noyé dans l'océan qui glace le coeur. Elle était là, mais elle était déjà partie. Loin dans l'avenir, elle s'était perdue entre les nuages, les falaises et les migrations. Alors il ferma les yeux. Et plus rien ne fut jamais comme avant. Le soleil consumait les âmes encore plus vite, la pluie remplaçait les larmes. Et ils se nourrissaient d'eux-mêmes, de lacs perdus dans les collines, de poèmes imaginaires. Le passé s'enfuit, l'avenir se mêle au présent et plus rien n'a d'importance. C'est une vague que rien n'arrête, une grotte en plein désert, un igloo sous la mer. Les fantômes s'y plaisent, flânent sur le port et repartent vers d'autres paysages. Rien n'avance mais tout progresse, rien ne bouge mais tout évolue. On la conjugue au plus-que-parfait. Leurs prières font échos à celles du monde, et la terre tourne et danse et vole. Rien ne peut les atteindre, la souffrance est morte, agonisant près des étoiles qui filent à l'autre bout de la vie. Le rideau se ferme, la nuit s'éveille et son drap de ténèbres emmitoufle les corps. Le vide renait de ses cendres et emplit le jour de désir, de beauté et de parfum. Tout est là mais plus rien n'existe, plus rien ne peut exister puisqu'ils sont tous les deux.

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