lundi 18 mai 2009

Pour tout le reste, il y a Eurocard Mastercard.

Si je pense autant à l'argent, j'ai mes raisons. Je cherche pas à me justifier, juste à vous faire comprendre quelque chose. J'en ai marre de plus pouvoir manger de fruits parce que c'est trop cher. J'en ai marre de tout le temps demander des feuilles doubles à mon voisin parce qu'on est en fin de mois. Et j'en peux plus de devoir choisir entre une place de ciné et un ticket de train. Je veux bien les payer, moi, leurs foutus tickets. Mais je peux pas. C'est pas de ma faute. Pourtant j'essaie d'aider ma mère, je mange plus à la cantine, je me contente de ce que j'ai... Ou du moins j'essaie. Parce que c'est frustant de voir, à la sortie du lycée, tout le monde sortir son IPod, ses clopes (oui ça non plus j'peux pas), et tout ce qui va avec. C'est frustrant de se contenter d'un sandwich jambon-beurre fait maison quand tout tes potes se goinfrent au McDo. C'est frustant de refuser toutes ces soirées parce que tu peux pas te permettre d'arriver les mains vides. J'ai l'impression de porter un corsert super serré. Faut toujours faire attention, respirer doucement, tout doucement... Mais y'a un moment t'en peux plus. T'aimerais prendre une énorme bouffée d'air mais tu peux pas, sinon ça craque. Je sais très bien qu'il y a pire que moi, que certains n'ont même pas de thune pour manger, ou simplement dormir au chaud dans un lit. Mais quand même, plus le temps passe, plus je me rend compte à quel point ce manque est dur à vivre. Je sature, là. Je voudrais braquer une banque, partir à Barcelone, et enchaîner ciné sur ciné. Je voudrais acheter plein de pommes, un maillot de bain digne de son nom, et offrir plein de cadeaux à ma mère, à ma soeur et à Olivier. J'ai pas honte de ce que je suis, mais j'en ai marre. Vraiment. Tout ce que je souhaite, c'est que mes enfants ne vivent jamais ça. Alors je passerai mon bac, je ferai des études, et j'espérerai un boulot bien payé. A tord ou a raison.

samedi 16 mai 2009

Summer time. (ou pas)

Je vais bien, je suis amoureuse, j'oublie le bac... J'ai l'impression d'avoir 10 ans. Avec un peu plus de goudron dans les poumons. Vivement que le soleil revienne, il me manque ce petit con. J'écoute Zazie, c'est cool, c'est léger, ça donne envie de manger de la chantilly. J'aime pas la chantilly. Mais c'est pas grave, je pourrai me forcer. Je verrai Clémence sur les pont de Paris, Ilya à Versailles, Gaëtan à une Skins Party, Yness à Lyon, et Meriem aux Galeries, arrêt Opéra. J'veux faire une groooosse teuf pendant les vacances. Avec open bar de champ', et de tout c'que vous voulez. Ensuite on ira tous se baigner dans l'étang des Gatines! Et les tapettes se contenteront de nous prendre en photos et de faire tourner ça sur Facebook. A l'île d'Yeu j'aurai mon maillot Ed Hardy, et toutes les bonbasses du XVI° seront trop jalouses. Voilà, et je préfère préciser que ma Burberry ancienne collection elle est pas ringarde, elle est vintage! J'suis fatiguée alors que j'suis restée toute la journée en mode larve. Mais avec Lui, quand même. Tellement pressée d'être en vacances! Les maths je vais gérer, les sciences on verra, et le français... j'vais m'accrocher. Pressée de commencer ces heures interminable de philo, pressée d'enchainer baby-sitting sur baby-sitting pour me payer un ciné. J'vous laisse, je vais... sur msn.

samedi 2 mai 2009

Oh baby, let me lick your flavour.

Dans quelques mois on sera ptète tous morts de la grippe A. Le 21 décembre 2012 on sera ptète tous aspirés par un trou noir géant, ou écrasés sous une pluie de météorites. Dans un an on pensera ptète à commencer les révisions du bac. Dans deux ans on sera ptète encore au lycée. Dans trois ans on sera ptète chômeurs. Dans 24 heures je serai sûrement quelque part par là, à maudire ce foutu DS d'histoire. Même si ce week-end dure trois jours, il ne se différencie pas des autres. Je penserai à travailler dimanche vers 20h, je me demanderai pourquoi j'aurai pas commencé plus tôt, et je retrouverai Clémence en anglais renforcé le lendemain, vers 9h15. Je m'ennuie, j'attend qu'il se passe quelque chose mais il ne se passe jamais rien. J'en peux plus de Facebook, j'en peux plus des secondes, j'en peux plus d'Akon, j'en peux plus des cours de DNL. Et puis dehors ça grouille de couples, ça m'énerve. Et ça m'énerve aussi quand la prof de français nous dit qu'on fout rien, parce que de toute façon on a jamais rien à foutre. La crise est une pandémie.